Divine divin

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Nicolas gicle…

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Je n’avais pas apporté ma pierre à l’édifice Santa Annale  là .
Mike a déjà tout raconté sauf :
Que Nicolazic était à chier.
Que Guillemette était à chier.
Que les suppôts du popâaa et de la momânnn étaient à chier.
Que le temple de la bondieuserie était à chier
Et que le Monseigneur l’évêque de Vannes avait la braguette ouverte ! Nan, c’est faux, mais au moins nous aurions pu sourire  au lieu d’entendre des feulements extatiques d’enfants hauts comme trois bénitiers et de leurs parents neuneuisés comme il ne le faut pas : » ahhhh, ohhhhhhh, hummmmmm, oh oui, oh oui, oh oui : regardez c’est l’évêque de Vannes et il joue son propre rôle » !
Nous étions fort mal-à-l’aise de l’apprendre et je pensais : « salut les bénis-oui oui , je retourne à mes crêpes au suc et à ma gnôle ». Envie de mordre récurrente à chaque intrusion chez ces gens-là (bave aux lèvres et crocs saignants prêts à l’usage, en perpétuelle augmentation depuis le printemps Français).
A la sortie, j’aurais voulu revoir un truc dans le genre, histoire de parachever le travail de Nicolazic par un feu d’artifices du contenu des entrailles de Satan (qui semble terroriser les adeptes de Jésus et de son papa qui s’est fait montér au ciel) :

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Alors, pourquoi, pourquoi, pourquoi Sainte Verge, s’auto-flageler à coup de pestacle religieux ?
Ben Mike en a parlé, pour elle . J’ai une belle-mère fabuleuse. Débordante d’activités, de projets, d’engagements associatifs, de voyages, de randonnées , tout est bon et rien ne manque à l’appel de la joie de vivre et de la rigolade avec ses copines. Rien ne manque non plus au bien-être de sa famille à chaque visite, donc à remplir sa cave d’eau-de-vie maison, notamment de pruneaux à l’armagnac car Mamie sait que sa chère belle-fille, moi donc, apprécie leur dégustation avec modération sans modération,  en fin de repas tout comme son alcool de vieux garçon dont elle remplit un bocal au printemps à mesure de l’arrivée des fruits de saison.  (J’aime également la poire Williams et la vieille prune de Souillac avec parcimonie passion)
Et donc devant tant d’amour, de bonne humeur et d’efforts déployés pour un bocal d’eau de la vie , nous acceptons avec joie et impatience (…), d’assister à UN spectacle annuel auquel elle participe. J’adore ma belle-mère, je ne m’étendrais donc pas sur le contenu de ces derniers. Juste à titre d’exemple,  l’année dernière, Mike et moi avions pu écouter nos coeurs battre à l’unisson devant ce charmant concert de musique populaire (à grand renfort de champagne car ouf, c’était aussi l’anniversaire de belle-maman, la soupe n’était pas comestible autrement) que son association organisait à la salle municipale de Carnac.

Cette année, nous avons appris qu’elle s’engageait dans une représentation champêtre de sons et lumières. Mamie n’est pas chrétienne pour un sou et devant sa joie de baguenauder avec son panier de villageoise au milieu de Nicolazic et de ses zigues, bingo, nous avons opté pour ce spectacle BA 2013. D’autant que selon ses dires  « la représentation comportait quelques scènes religieuses mais pas trop » et que des animations ponctueraient les 3/4 d’heure précédents l’entrée en scène de Nicolas Zobe… en fait une pseudo-messe ponctuée de « alleluia » et de chants catholiques serre-fesses. Mais sur ce coup-là, les figurants eux-mêmes n’étaient pas au courant et n’ont pas vraiment apprécié le prosélytisme ostentatoire de la démarche.

Voilà, nous attendons 2014 et le prochain spectacle  avec impatience .
D’ici là, nous prenons des remontants, pour savourer oublier le précédent.

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M’Zèle Divine

Nicolazic

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          Samedi 11 Aout, 21h30, St-Anne-d’Auray, à proximité de la basilique et devant une tribune bourrée de monde en face d’un mémorial, un curé fait un show- messe, cherchant à nous faire participer à « Ferveur et Liesse » par des chansons cul-bénit qu’on serait supposé connaître par cœur.
Sauf que ma douce et moi sommes de ces hérétiques atterris là par je ne sais quel hasard de la science et qu’on est déjà plutôt surpris de ne pas avoir été localisé puis traîné au bûcher.

Du coup, pour éviter de provoquer l’alentour traditionaliste à Sweat-Shirt manif-pour-tous, on se tasse et on évite de parler histoire de ne pas être repéré à cause  du détestable manque d’humilité laïc de nos voix.

P1050866J’ai peur, ma mère aurait du me prévenir, se taper l’histoire d’Yvon Nicolazic paysan Breton avec St Anne apparue qui le pousse à construire une chapelle à sa dévotion contre l’éventuelle grossesse de sa femme à lui (pas un petit nenfant au bout de 15 ans, c’est raide), dans un Son et Lumière à Ste Anne d’Auray, ça aurait dû me faire tilter. Ben non. Même pas. Si j’ai pas de plan devant mon nez je ne peux rien fonder, la vie se trouvant parfois être une sorte de chantier de gros œuvre à ciel ouvert dont on découvrirait les plans au dernier moment.
Mais ceci dit, au long des années, il me fallut bien comprendre que la famille était ce blocus, ce fermoir, ce piège et cette sorte de coffre-fort qui, dès lors qu’elle étend son influence, vous emprisonne et vous englue, dans sa moralité, dans sa normalité, parfois même dans son humanité, évidemment, et heureusement, c’est dire l’inextricable complexité de la chose.

     On était ferré, on était piégé, le frangin, sa femme, la frangine, son mari, et donc moi et la Divine, condamnés à suivre, déjà pour Mamie (ma mère) qui à 77 ans s’était embarquée depuis des mois dans cette dinguerie (figuration), se foutant du sens du bazar dès lors qu’il y a des copines avec qui on peut se marrer (les humbles, ça vous a toujours la candeur désarmante).

Mère (regarde face caméra là bas derrière au fond) dans une infernale répèt menée tambour battant par monsieur le curé.

Mère (regarde face caméra là bas derrière au fond) dans une infernale répèt menée tambour battant par monsieur le curé.

22h15, ça s’étire. Autour de nous, des familles-pour-tous, des tee-shirt au coloris trop souvent entrevus, des sweat « Jésus t’aime », et des psaumes et des chants qui montent alors que le curé, en bas, fout l’ambiance.
On est serré, on va mourir, impossible de sourire, de dire un mot, les illuminés tout autour entament psaumes et chansons ; Apparemment ils connaissent le répertoire.

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Scène de village et public nostalgique d’antan quand c’était mieux avant

Nicolazic ?

Tout le monde s’en fout, l’important ait qu’il y ait Jésus, la mère de jésus, la cousine de jésus, Dieu le père, des recteurs, des curés, l’évêque de Vannes jouant son propre rôle mais 500 ans auparavant, un diocèse, une cathédrale, Jésus encore, Dieu le Père toujours, de la bonne Basilique des familles, la Vierge Marie, des moines, des curés, de la ferveur, de la croyance, de l’illumination, de la croyance aveugle, de la foi, du vide, une bonne sono, des lumières parfaites, une scénographie très professionnelle, une décoration qui tient la route, un récit bien huilé et 200 bénévoles prêt à tout donner pour raconter l’Histoire de ce Nicolazic-là, paysan de son état, qui un jour trouva une relique dans un champ à l’endroit indiqué par madame la sainte du canton.

Début de l’angoisse, sensation d’étouffement, un stress me gagne, m’enveloppe, me serrant le cou, m’empêchant de respirer, envie de dégobiller, ce truc sur l’estomac, l’oppression à tous les coups, l’obligation d’adorer, ils sont là, tout autour, le printemps Français, j’aurais pas cru, j’avais pas trop suivi, non plus, ma mère étant heureuse comme toujours, vous voulez faire quoi, vous ? Parler politique alors qu’à son âge elle se fend la poire, s’éclate et se tamponne du reste ?

Mémorial dédié à la culture

Mémorial dédié à la culture

J’aurais dû m’en douter, dès le début, mon frangin, version WE zen, et sa femme, nous amenant en voiture, nous entretiennent de leurs dernières vacances :

– C’est CA, la culture, Affirme mon frère supérieur évoquant les châteaux de la Loire qu’il a visité récemment.

Même si je tique, je ne contredis pas, je m’en fous, je regarde le paysage défiler par la fenêtre arrière de sa bagnole dernier cri. Mais un truc lancinant me remonte à la surface de la raison, et dans le cadre dans lequel on s’est volontairement enseveli c’est pas superflu du tout :
Quoi cette définition à deux balles de la culture ?
Les vieux châteaux ou Marc Lavoine ? Le vieux monde ou un monde vieux ? Et la vie, alors, palpitante, actuelle, créatrice, on l’oublie, on l’évacue discrétos, on la dégage, on fait comme si elle n’existait pas parce qu’on ne la connait pas, comme toujours ?

Laisse tomber, tu cherches encore la petite bête, t’as dû mal comprendre et de toute façon t’es toujours de mauvaise composition, comme type, à tiquer sur tout, à voir le mal partout. J’aurais dû me douter, je disais, lorsque j’ai vu mon frangin écraser sa clope plus que respectueusement dans un coin derrière la billetterie en plein air à côté de la basilique Notre dame de Ste Anne d’Auray, j’aurais dû comprendre qu’on pouvait s’en foutre mais être aussi dix mille fois plus respectueux qu’on ne nous le demandait, par la force des choses, par le poids de l’inertie, dans ce que les meubles et les immeubles vous font subir en silence, constructions, poids du passé, croyances, et cette manière pincée qu’ont les autres de vous faire fermer votre gueule en vous dévisageant de bas en haut, et de haut en bas, ou parce que vous n’auriez pas enlevé votre chapeau, ou parce que touriste, vous serriez en tongs, peinard, rien à foutre.

Alors vous écrasez votre clope pareil, faut pas contrarier, et vous vous agglutinez car vous sentez le manque de billets, la fermeture imminente de l’entrée, puis vous voyez devant vous la famille pour tous et Marie- Constance (véridique) qui n’a pas fermé son gilet comme on lui avait indiqué de le faire ; pas de problème, vous êtes habitués à tant de choses, mais le cliché grandeur nature plus réel que le réel vous fait quand même glousser en sourdine. M’zelle divine n’a rien loupé, elle non plus, d’ailleurs vous n’êtes plus que le recours l’un de l’autre tellement c’est gros, tellement vous êtes complices, au milieu de ce monde étrange et étranger. Elle vous fait tout à coup de ces gros yeux dans lesquels vous devinez tant de choses :

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La ville (et normalement ma mère dedans), vue des tribunes

« Dis moi que c’est pas vrai, que je rêve, on est dedans, bien dedans, au milieu de la bergerie, manque plus que le loup, le renard et la belette, la vache, l’âne et le bâton de Berger, on y est bordel au beau milieu de la crèche, tassé auprès des pénitents qui là, malgré la dictature socialiste, arrivent encore à faire entendre les psaumes de l’intelligence collective en marche. »

Et puis les lumières se sont éteintes, puis se sont rallumées. En face, au bout d’un long Parvis, un mémorial balèze (photo plus haut et en plein jour) sensé représenté les instances religieuses supérieures pleine d’intelligence, de ferveur et de sagesse, le Vatican, en gros, avec son pape et ses suiveurs. Qualité de mise en scène par la société machin aidée par l’évêché de Vannes et la congrégation des sœurs adossée à l’abbé Trucmuche, scénariste (véridique) qui « a donné un regard magistral à l’Histoire d’Yvon Nicolazic (pas un footeux serbe, je le rappelle), ce paysan geignant constamment du fait qu’il était infoutu, et depuis toujours, d’engrosser Hortense.

Ma mère, dans sa scène avec le meunier (Hollywood reporter : "Une actrice est née" Los Angeles Time "Et c'est alors qu'une étoile a surgi")

Ma mère, dans sa scène avec le meunier
(Hollywood reporter : « Une actrice est née » – San Francisco Chronicle : « Et c’est alors qu’une étoile a surgi »)

Bref, le paysage, même s’il me répugne de part ce qu’il représente, ça a quand même de la gueule. Déjà la perspective, et les pelouses tondues nickel.

Puis, par un subtil jeu de lumière greffé sur le boulot des artisans qui te me bricolèrent des petites masures en contreplaquées peintes pour donner l’illusion de l’ancien, à gauche, la petite ville où déambulent les CITADINS (dont ma mère et son panier) mené par un recteur dit « rétrograde » (il ne voulait pas de chapelle, l’affreux) et à droite un village et quelques fermes, sensées représentés tous ces ploucs ignares dont le larmoyant Nicolazic constamment suivi par la laborieuse Guenièvre.

Joli tableau je dois dire. Évocateur, bien fait, joliment torché. Voilà, moi et ma Divine n’attendions plus que la résurrection pour en mouiller nos dessous. Puis le récit, comme je le disais, avec ce subtil jeu de lumière passant de la ville au village et du village à la ville, éteignant les deux pour mieux faire ressortir le susnommé Vatican, en face, parfois, dans un déroulé du fil du récit.

Yvon Nicolazic gémit et larmoie.

Yvon Nicolazic chouine vis-à-vis du ciel (comme d’habitude)

1ère scène : Lumière chez les ploucs  (à droite)/
Nicolazic n’en branle pas une. Plutôt que faucher les blés, il emmerde tout le monde à pleurnicher comme ça sur le fait qu’il n’aura pas de mômes, que tout est foutu et qui y en a marre.

2ème scène
 : Pareil, toujours chez les gueux /
Gisèle, pas mieux, le rejoint, même s’il est bien connu que Nicolazic a un appendice minuscule ça change rien au fait que d’une, il puisse tout de même labourer malgré une improbable fertilisation du terreau, à moins que la Marie fut en définitive trop aride pour le bourricot. Mais, comme c’est de famille de geindre, elle couine, parce qu’elle y croit encore moins (15 ans quand même qu’ils labourent, en temps normal, ça aurait déjà dû donner des fruits, merde)

Scène 3 : Chez les paysans encore /
Nicolazic fait chier tout le monde qu’est fatigué le soir avec ces histoires. Il part geindre tout seul dans la nuit. Il pleurniche, se lamente, larmoie, et comme il fait un paquet de bruit et qu’on est dans un scénar écrit par Monseigneur Mes Burnes, sainte quelque chose lui apparait et s’avance. Alors il croit qu’il a prit du peyotl, mais non, même pas.

Scène 4
 :  Au milieu, dans le no mans land de la lumière sur une allée centrale sensée représenter une sorte d’ailleurs/
Des intermèdes à base de curés, d’évêques, puis du pape là-bas au fond, au Vatican, histoire de faire un effet et de relancer le suspense. Deux trois petites scènes citadines (à gauche, histoire de meubler, d’intercaler et de donner une sorte de rythme à l’ensemble)

Scène 5 : Retour à Ste Anne, (plus ou moins errante au milieu, là) car c’est elle, qui chouine pour avoir sa chapelle, parce que personne n’a été foutu de lui en monter une ce qu’elle trouve lamentable. Nicolazic est une couille molle (éclairage du plouc projo droite) et ne se voit pas trop se lancer sans un rond dans le bâtiment à l’âge qu’il a. Alors il chouine et dit qu’il peut pas, que c’est dur, qu’il est pas si costaud, et qu’il n’arrivera jamais parce qu’il est même pas foutu de tenir correctement un marteau et qu’en plus il est pauvre.

Scène 6 : (toujours au milieu) Ste Anne fait la tronche, et le traite de merdeux. Elle l’accable et se fout de sa gueule, elle lui dit qu’après tout, s’il est vraisemblablement cette larve qu’elle contemple, il doit sans doute avoir raison sur son incapacité crasse. Ricanement sur un pseudo manque de virilité qui expliquerait le fait qu’il soit à tout jamais incapable d’engrosser madame.
Du coup ça le réveille, et il est tout à coup remonté. « On ne lâche RIEEEEN Qu’il dit et répète tout en tournant en rond jusqu’à empêcher ses camarades de faire leurs moissons « ON NE LACHE RIEEEEN ».

Scène 7 / Du village des ploucs à la Ville / Subtil changement de lumière (de Droite à Gauche)/
Nicolazic est remonté. Il prévient tout le monde et s’en va quérir le recteur au village (Oh, mais c’est ma mère, là, qui fait le tour et baguenaude dans les parages avec son panier. Mamie, tu joue comme un manche, t’y crois pas, tu t’amuses avec tes copines, ça se voit et tu vas ruiner la légende familiale, c’est honteux, lamentable, fait chier !)

Bon, tout ceci entrecoupé de scènes avec Évêchés, curés, moines, Vatican, Jean-Paul Deux, et un bazar qui fait que Nicolazic, avec un pote et grâce à des pièces d’or apparues miraculeusement sur le meuble télé finira par construire sa chapelle contre vents et marrée et évêché et recteur réactionnaire en face, après un miracle de St-Anne, qui sentait bien qu’il faiblissait et qu’il avait besoin d’un coup de main, le mou du bulbe.

Le miracle : Il creusera à un endroit qu’elle lui aura désigné dans un champs (Projo chez les ploucs) et devant tous les regards ébahis sortira une relique de St Anne/ là-dessus viendra se greffer la chapelle parce que du coup tous les lèches cul et autre ânes bâtés
se mettront à en faire des tonnes.
Zou, premiers miracles, puis d’autres suivront, parce qu’il faut bien meubler et faire avancer l’histoire en montrant que la sainte est à la hauteur et qu’elle est vraie, dans l’histoire, et que c’est même l’Histoire, avec un grand H, qui est vraie, car le scénariste est au top de sa forme et comme c’est marqué sur le dépliant « Spectacle HISTORIQUE » ça serait con de pas s’en servir pour bourrer le mou des humbles éparpillés partout dans les tribunes, puis enfin, alors que les scènes s’étirent en longueur et qu’on n’y comprend plus rien, généralement parce qu’on s’en fout, vie puis mort de Nicolazic, après avoir engrossé 4 fois Marie-Thérèse (la récompense de St-Anne pour la Chapelle/ ben oui).

M’en demandez pas plus, genre est-ce que ça serait la signification de l’édification de St-Anne d’Auray et du fait que ce soit notamment un des plus gros centre œcuménique de Bretagne (elle-même traditionnellement attachée au catholicisme généralement pas casse-couille pour autant mais on sait jamais avec tous ces allumés partout en ce moment), et que même Jean-Paul 2 y a foutu ses sandales, mais disons-le tout net, d’une, c’est pas mon truc, deux, je m’en bats la nouille puisque ce type, pour moi, ne représente rien de plus qu’un type qui aurait su se placer.

Malgré ma mère, ça représentait donc ce dont j’avais toujours eu en horreur : Un méchant endoctrinement sous couvert d’une fable innocente. Un bourrage de crâne sous couvert de fabulation estivale ; Un truc qui se dit spectacle « historique » sous couvert d’une hallucination grandeur nature qu’on souhaiterait pérenniser dans la tête des humbles et d’un maximum d’autres.

Comme on voulait une soirée dansante, à la fin, on a quand même eu droit à la rediff du discours en Français de Jean-Paul 2 sur la canonisation du Nicolazic (joué par un vieux sur le mémorial où cette ruine fit sous lui à la grande époque où il ne mâchait déjà plus que son dentier).

Sortant, j’étais groggy, perturbé, anéanti, le cerveau vide en zigzagant sur le parvis devant la basilique. Vide comme un cerveau ne se le serait jamais après la vision d’une pièce de théâtre, d’un film,  ou la lecture d’un bouquin, chose qui généralement élève et fait se poser des questions. Il n’y avait rien à dire, sinon que la lumière était sympa et qu’on avait réussi à prendre des photos de mamie. Tout était mensonge et apprentissage du mensonge. Tout était factice mais fait pour y croire et enlevait à la raison et à la réflexion toute possibilité de creuser, d’analyser, de comprendre. Il n’y avait rien à comprendre, car il n’y avait qu’à croire, et rien d’autre.
La seule chose qui me hantait, parce que plus personne ne bronchait dans cette pesante prudence qu’à la famille vis-à-vis des normes alentours, c’était cette affirmation, mi-légère, qui me servit d’exutoire et que personne n’eut l’air d’entendre : Les enculés, ils ont eu ma mère !

P1050867Le truc c’est que sur l’instant il m’aurait fallu comprendre, on allait pas en rester là, il devait y avoir une signification cachée, un sens, une logique, un fondement à tout ça.
C’est en arrivant à la voiture que j’ai cru déceler qu’elle serait la teneur de ce chemin que désormais il nous faudrait arpenter. Comme le petit poucet dans le forêt, pour le trouver, il allait juste nous falloir suivre les petits cailloux et remonter jusqu’à la source de la foi, vers là où on avait bien dû la perdre, la raison, hein, sinon c’était pas possible.

La photo d’un type, une adresse et des dates, sur une pub coincée derrière l’essuie glace avant de la bagnole du frangin, un signe, et même très certainement des pièces à conviction sur l’éventuel protagoniste à l’origine du grand merdier.
Suivre la piste et lui dégommer la gueule.

La Divine et son Andropov

Fille timbrée, cerveau lent.

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Mike Hammer et M’Zèle Divine (moi donc) peinaient à envoyer un dossier administratif depuis quelques semaines (ahem…quelques mois plutôt)  et le remettaient régulièrement  au lendemain.

 Milieu de semaine dernière, ils se mirent d’accord « stop, fini, nous ne te repousserons plus fucking dossier, nous te prenons en main… et tu n’échapperas pas au grand plongeon dans le vide obscur de la boîte aux lettres (et paf !) »

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C’est parti mon kiki : photocopies des pièces demandées, renseignements manuscrits fournis, photos prêtes à recevoir un coup de colle pour rejoindre l’emplacement prévu… et là oups, pénurie de glu. M’Zèle Divine, (moi donc toujours), sort ses ailes et s’envole, direction Super U acheter un tube avant de poster le dossier dûment rempli, puis se dirige vers l’honorable bureau de poste de la place Hoche. Je pénètre dans l’établissement, trouve une table proprette et tranquille pour coller les photos avec soin à l’endroit demandé, vérifie le contenu du dossier une dernière fois. Début d’un large sourire de satisfaction parce que mission réussie, le fameux dossier va passer du stade « bon quand c’est qu’on s’y met » au stade « sors le pif et les caouettes Mike, c’est fini, il est parti » M’Zèle Divine (moi, enfin), jette en sautillant de joie l’enveloppe Kraft épaisse dans la boîte aux lettres et rentre à la maison contente, contente, contente.

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Une heure plus tard, Mike s’enquiert d’un œil concerné, tout en gardant l’autre sur son reader. « Alors, mon doux bâton de cannelle, tu as posté le dossier ? »Oui, je l’aiiiiiii po-pooo-pooosté heuuuuu. Et là, vous qui lisez ces lignes et qui allez certainement rire de  la situation dans peu de temps,  vous vous êtes peut-être également aperçu que dans le déroulé des opérations pré-postales, il manquait un stade PRIMORDIAL. Non ? j’ai donc un peu de répit avant l’attaque des tomates géantes et avalanches de blagounettes. Bon je continue, donc, je revois l’enveloppe qui tombe dans la boîte, et à ce moment là, arrêt sur image, une anomalie me saute aux yeux… et, horreur, malheur, désespoir, hurlements à décoller les nouilles au fond de la casserole, j’ai oublié de peser l’enveloppe et d’y adjoindre les TIMBRES. Je me suis délestée d’une enveloppe non affranchie, la poste est fermée, le courrier envolé et mon cerveau avec.

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M’Zèle Divine (qui ?) se dit que la France n’est pas un pays progressiste car les boîtes aux lettres devraient être pourvues de détecteurs de timbres sur les enveloppes avec signal d’alarme ou ampoule clignotante le cas échéant, elle va breveter l’invention et la proposer à la Poste.  Renseignements pris le lendemain matin sur la procédure quant aux envois sans timbre, les administrations ne paient jamais les taxes supplémentaires donc notre beau dossier nous reviendra certainement grâce à l’adresse au verso mais quand ?
Par conséquent, M’Zèle Divine a déjà prévu de rephotocopier les pièces justificatives demain matin, de recoller les photos demain matin, de recompléter la feuille de renseignements demain matin, de racheter une enveloppe kraft demain matin et surtout de la TIMBRER au moment J demain après-midi parce que remettre deux fois son ouvrage sur le métier à conneries ça va bien 5 minutes !

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Ps. Cet incident inconséquent (mais pas inconsistant) méritait bien quelques lignes de retour sur un blog un peu endormi ces derniers temps, de quoi le réveiller!

Par contre pour les photos, comme je fais n’importe quoi, et que j’assume, exprès, elles n’auront aucun lien avec le sujet dudit billet mais avec une vue imprenable de notre balcon sur la météo du jour (et  mon pantalon & tee-shirt à sécher), et avec les orages qui explosent devant nos yeux depuis hier sans relâche !  Comment voulez-vous que M’Zèle Divine garde une concentration nécessaire aux gestes quotidiens si elle se prend régulièrement des coups de foudre sur la tête ? La question est posée !

Préliminaires

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Quatre

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Lectrice heureuse, liseuse frileuse

M’Zèle Divine attend un livre

Mike, tu le sais, je ne suis pas vraiment contre, pas vraiment pour non plus, pas rétro « c’était mieux avant », pas conservatrice pour un slip, pas vieille France, pas vieille tout court mais je me pose quand même une question (de taille) et j’en déteste déjà la réponse (prévisible). Comment ferai-je désormais avec une liseuse pour satisfaire à une de mes curiosités favorites : connaître la lecture des gens dans la rue ? Parce que s’il y a une bien une chose qui provoque chez moi torsions, contorsions et mutation en « Indiana Jane à la recherche du titre caché », c’est un livre qui prend l’air entre de bonnes ou mauvaises mains. La tête à l’envers et l’épaule de travers pour mieux répondre à l’appel de la couverture baladeuse et c’est parti pour une charge de réflexions que je ne partage qu’avec moi-même, une critique onaniste à la lumière de clichés bien réels (ou pas), super jouissive même que.

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La blonde attend Marc Lévy. Et si c’était lui ?

Au fond du bus, un geek à lunettes, 20 ans pas tassés , sweet à capuche à l’effigie de Maître Yoda (clope au bec et lunette de mafieux façon Scarface),  rejoint la terre du milieu en compagnie du Seigneur des Anneaux  (Tolkien, m’en doutais); A une terrasse de café, une blonde, tee-shirt collé à la peau de seins explosifs, se triture le chewing-gum derrière une couverture crème à bandeau rouge (Marc Lévy… pfeuuu) ; dans un parc, sur un banc, un post trentenaire passe-partout, pull jean baskets chaussettes, gris, noir, blanc, dévore Marx (possible de passer à autre chose, politiquement je veux dire ?) ; debout, dans une rame du métro un père et un mère à tendance japonisante, entourés de leur deux enfants se partagent un fin livret vert (les horaires du métro, me suis courbée pour rien !) ; sur un transat en ville place de la mairie, une brune, tee-shirt mal collé à la peau de seins chétifs, se triture le chewing-gum derrière une couverture bleu azur à gros caractères rouge (Guillaume Musso… pfeuuu)

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La choucroute mauve attend les imbéciles

Puis, les connaissances, les insolites, les rares, à qui nous pourrions offrir un verre de pif/apéro à rallonge façon Divine/Hammer à la maison, parce qu’en pleine déflagration avec des auteurs compagnons : la fumeuse compulsive, coupe graphique, jean moulant et plateforme shoes en mode 13eme note éditions, assise sur la banquette des Limousines blanches et Blondes platines de Dan Fante (les pétasse ne lisent pas Dan Fante, je grille une clope avec toi !) ; le blackcheveux grisonnants, café qui refroidit et tablette tactile sur la table, qui ne lâche pas la Malédiction Hilliker de James Ellroy (Je l’ai réservé à la bibliothèque, il arrive en fin de semaine, on en reparle ?), le bonhomme grassouillet aux odeurs de transpiration, de tabac froid et de vin chaud qui partage Une vie ordinaire avec Georges Perros (ami, connais-tu Douarnenez ?), la rousse aux traits fins fatigués, maquillage défait, imperméable démodé et chaussures à lacets en cuir mou, absorbée dans la Faculté des rêves de Valérie Solanas (tes tripes se retournent-elles comme les miennes dans l’écriture uppercut de Sara Strisberg ?), le chauve à la maigreur hivernale, sac déchiré, Docs Martens et manteau noirs qui découvre ou retrouve Jérôme (ne jamais hésiter à se prendre un coup de Martinet derrière la tête), la mamie chétive aux poils du crâne mauves qui se marre dans le sillage de Ignatius Reilly pour conjurer tous les imbéciles du monde à l’instar de John KennedyToole (j’avoue, invention/connerie/fake ce que tu veux Mike, évidemment jamais croisée une telle mamie mais j’aimerais) et tant d’autres.

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Jérôme n’attend plus rien

Maintenant, imagine-moi dans la rue ou dans un autre lieu à rencontre inconnu/livre/m’zèle Divine potentielle, je tombe nez-à-boîtier avec une liseuse. A moins de coller la tête sous le menton de mon chauve absorbé par Jean-Pierre Martinet, ou de lui arracher l’objet des mains (et de me prendre soit un pain, soit une plainte), je ne le reconnaîtrais jamais comme un partenaire d’apéro/discussion( ou pas…parce qu’il m’aura avoué que l’écriture de Jérôme, moyen son truc) ! Mais pour le savoir, encore faudrait-il apercevoir le contenu de sa machine électronique. Donc, admettons que j’aligne ma démarche sur la sienne, que je me colle contre son manteau  (à ce moment, déjà, il aura remarqué mon manège et m’aura renvoyée sur Pluton d’un coup de docks bien placé ou prise pour une chaudasse en mal de mâle), comment parvenir à mes fins à une telle distance ?

Nouveau problème, pas de couverture, donc pas de titre, pas de renseignement extérieur, peanuts, quedal, des clous. J’aurais eu l’air quiche et en plus je me serais casser les dents, genre sur les pavés de la rue le Bastard un samedi noir de monde pour mieux me taper la honte.

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Mike Hammer attend son bain moussant

Oui, j’avoue, j’aime l’objet livre, le regarder, le toucher, le palper, le balancer, le plier, le mouiller, l’écorner, l’emprunter (mais pas le rendre lorsque je l’ai aimé) parfois le noyer dans l’eau du bain. A propos de l’eau du bain, nouveau couac, là encore la liseuse ne tiendra pas la route, Mike, tu te vois patauger avec ta boîte, lui tripoter les touches électroniques avec tes gros doigts mouillés comme on tourne les pages d’un livre ? Et imagines-tu, en cas de vague subite provoquée par un dérapage malencontreux de ton nez contre l’émail de la baignoire (ou toute autre raison qui n’appartient qu’à toi), eau rage, eau désespoir, de l’eau dans le système, bousillé le bouzin, direction la poubelle. Au prix d’une liseuse (100e minimum), mieux vaux racheter un livre d’occasion inondé à 2e.

Enfin, je préfère les livres aux fleurs, je préfère les livres aux  bijoux, je préfère les livres aux fringues, aux voitures, aux peintures… et souvent je préfère les livres aux Hommes (mais tu ne m’offres jamais des Hommes), alors à l’avenir, tu feras comment pour m’offrir un livre ?

Visualise la scène :

_ « Tiens ma Divine, surpriseeeee » une main tendue remplie de vide.
_ « Merci… mais où est ton cadeau ? Je ne vois rien ! »
_ « Alors tu vas sur Internet, tu ouvres ta messagerie, je t’ai envoyé un mail, tu cliques sur le lien, tu télécharges un Kindle, tu ouvres et tu lis !
Ah oui… mais non ! Encore une fois, je préfère OUVRIR, TOUCHER, REGARDER, et puis LIRE en éprouvant un contact physique direct avec l’objet (c’est nul comme cadeau un lien Internet pour un livre) (c’est comme assouvir une envie de baise dans un monde virtuel, propre, efficace et sans trace) (Merde, je dois être un peu conservatrice du livre)

« Et puis, la liseuse, c’est pas elle, c’est moi ! » objecterai-je d’une voix chonchon.
« Nan, toi t’es une lectrice, pas une liseuse et puis l’important, c’est l’histoire pas le support non ? C’est l’écriture elle-même qui doit te faire décoller l’imaginaire ! » me répondras-tu mon Mike, gavé par mes jérémiades.
Oui, erreur, c’est vrai, je suis une lectrice, mais une lectrice qui ne souhaite pas vraiment qu’une liseuse de mauvaise aventure s’interpose entre une histoire et elle.

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La liseuse attend son tour.

*(J’avoue je n’ai jamais utilisé une liseuse) (enfin si une fois) (j’ai téléchargé un Kindle + Les chants de Maldoror gratuit mais j’ai lâché l’affaire vite, très vite, encore plus vite que vite) (nan, décidément ça ne le fait pas) (pour l’instant) (je réitérerai certainement l’expérience afin de débroussailler le terrain et sélectionner nos futurs achats) (car M’Zèle Divine ne sera jamais conservatrice intégriste : NON MAIS OH !).

M ZELE DIVINE

Un homme et une rame

1En fait, ce ne fut pas très simple, car dès le début, Ulla dansait comme un foi de morue gélatineux, et moi comme un camion-poubelle qui aurait loupé son virage.

Très vite, le truc avait été d’essayer de calquer son meilleur pas sur le meilleur mouvement du bassin de l’autre, ce qui donna bien vite un  décalage désastreux qui en sus s’avéra dangereux pour nos rotules.

A tel point qu’un conglomérat de médecins tchèques vint nous observer, avant d’improviser à la va-vite un colloque qu’ils nommèrent à brûle-pourpoint : « Fissures et lésions irréparables dans l’enceinte du genou intérieur droit ».

Nos tibias ne devaient plus s’entrechoquer bêtement, jusqu’à risquer de provoquer ces élancements dans ces tissus dont il aurait été particulièrement délicat de se passer.
Le système médico-éducatif tout entier prit l’habitude de venir nous voir et de nous reluquer d’un oeil égrillard, avant d’être surpris puis de devenir petit à petit, réuni par le charme de nos maladresses, nos premiers supporters.

2Malheureusement, et ce malgré des heures d’un entrainement éprouvant, ça ne donna rien, sinon une sorte de Jerk rétrograde épouvantable  à regarder qui finissait par éloigner nos amis les plus proches, ceux-là même qui avaient jusque-là tenu le coup face au boutoir du ridicule.

Pouratnt, encore une fois, la magie de l’amour fut au rendez-vous, et enfin, à persister ainsi, à nous mettre tout le monde à dos, nous gagnâmes en solidarité l’un envers l’autre, et le ressentiment de toute cette adversité alentour, en quelque sorte,  galvanisa nos forces et bientôt, Ulla devint la meilleure, une véritable reine vaudou sur les pistes de danse disco.
Les parquets des musettes commençèrent alors à colporter notre légende bien au-delà de la poussière du grand ouest à l’horizon.
Les mois suivant, après avoir écumé les comices agricoles à la recherche d’un regard, nous commençâmes alors à triompher dans les concours départementaux.

3Même lors des après-midi merguez, il y avait toujours quelques-uns de ces nouveaux amis à insister lourdement  pour que nous esquissions quelques pas, alors nous nous lancions sans trop sourciller, afin d’amuser ces veuls bandits qui auparavant n’auraient pas hésité une seconde à nous railler.

Nous n’étions pas amers, pas plus épris de vengeance, juste gagnés par ce trouble du début qui, à mesure que nos corps se frottaient, languissants, languides, s’adonnant à l’autre, se transformait en ce plaisir démoniaque  qui échauffait le bas-ventre, les reins, bref plus ou moins le bassin, puis, gagné par le tourbillon de nos désirs, nous subissions alors les assauts incertains du plaisir chaque seconde un peu plus lors de ces longues minutes torrides où nos jambes s’entremélaient.

Mon désir pour Ulla fut de plus en plus présent, pressant, à mesure que je la collais ainsi comme un babouin à toutes heures du jour et de la nuit sous le prétexte d’un entrainement pour Landerneau, prix qui nous avait toujours échappé pour je-ne sais quelle raison liée à l’altitude, à tous les coups.

4Et nos rapports jusque-là très professionnels, se compliquèrent alors.

J’avais constamment la gaule. Et je percevais désormais tout le temps ce doux ruissellement à travers ses robes mordorées qui lui allaient si bien mais que je rêvais d’arracher avec les dents.
Elle serait mienne, et je serais sien. Un point c’est tout. Et c’était pas rien.
Un jour de printemps, adossés aux barricades où nos émois  politiques nous avaient amené dans la chaleur d’une conscience collective profonde qui me boursoufla longuement le slip, d’ailleurs, et qui sensiblement, ne fit pas que lui essorer le sien, nous échangeâmmes les milles mots qui batîrent le radeau de notre amour s’en allant voguer sur la grande bleue où jamais n’oserait se refléter le moindre nuage gris.

5J’avais chaud, elle brûlait de mille feux, au fond de ses yeux cochons j’ai alors entrevue ce qu’elle souhaitait plus que tout : Me faire gouter son vacherin à l’abricot, mais avant tout, me dit-elle, tu vas me dire ce que tu penses de mon coulis de gingembre aux pétoncles, hein, hein ! Ahanna t’elle d’une façon désastreuse et à l’avance, ce qui provoqua en moi une sorte de terreur liée au danger de l’inconnu, à la peur de ne pas revenir des fins fonds de cette irrémédiable jungle soyeuse mais touffue et inextricable et de devenir un tarzan errant dépeuplé à jamais, dépossédé de lui-même et complètement perdu pour la société. Oui, tout ça à la fois.

Mais en fait son truc c’était trop bon et j’ai accroché à donf.  J’en ai bu et rebu jusqu’à vomir partout, et malgré mon état nauséeux, à la fin, je me disais que c’était certainement ça l’amour, une continuelle et abominable envie de dégobiller qui vous aurait empêcher à tout jamais de penser raisonnablement.

c715mEnsemble, nous avons pu tous les deux défricher le jardin du bonheur, binant bien souvent jusqu’à épuisement de la nappe phréatique.
Elle me tenait le tuyau avec une dextérité hors paire, un savoir fait hors du commun, et lorsque j’arrosais ses fenaisons, ce fut, je dois bien le dire, un formidable apprentissage du jardinage et de la culture maraichêre dans un projet collectif qui visait à faire quelque chose sinon on pouvait vraisemblement s’emmerder comme à peu près tout le monde.

Mais bien vite, je sus qu’il nous faudrait bien plus, pour ne pas finir comme des vieux amants routiniers austères à la Jospin, il nous faudrait en labourer des champs et des champs avant de pouvoir prétendre cultiver cet aimable jardinet, sans même parler de besogner Candide, l’apprenti, dans l’appentit, et à défaut.

c969mNous devînmes boulimiques, insatiables, démesurés.
Dans la passion qui nous gagnait, rien ne nous satisfaisait plus. Nous gouttions alors tous les fruits défendus, ayant même un jour tenté Mélenchon, avant de soudainement prendre le virage Eva Joly.
Une fois même, la déraison l’emporta, dans nos ébats fougueux, furieux, qui nous menèrent d’une façon irrémédiable vers une sorte de folie mâtinée de ruines :
Nous votâmmes François Hollande.

A partir de cet instant, un trouble quasi-psychiatrique nous gagna tous les deux, je fumais des oinchs énormes après quoi je me lançais dans des solos de flute de pan débordant d’une irrépressible mélancolie qu’elle cherchait bêtement à suivre à la guitare, tendue et fébrile, toujours humide malgré cette aridité qui nous gagnait à l’image de la marée qui invariablement ronge le rocher.

c1668J’avais beau avoir doublé ma conso d’opium, ça ne changeait rien. Elle n’était toujours pas foutu de tirer le moindre accord de cette guitare de luxe que je lui avais offert par désoeuvrement, comme le symbole de cette flamme de briquet, qu’encore à tâton, je m’échinais  à raviver entre nous.
A tord.
Car nos relations s’étaient irrémédiablement distanciées.

Elle me refusait son coulis de groseille et je bloquais encore l’entrée du parc aux jouvencelles qui pullulaient derrière le portail électronique, sachant que je ne pourrais les empêcher bien longtemps de déferler jusqu’à mes bras.
Puis nos rapports se sont durcis, et redevenant ce mâle implacable, je sentis une dernière fois ruisseler sa source alors que je me raidissais, cette source que je moquais, préférant et de loin un bon pastis.

c1669C’était la fin, à l’extérieur, les jouvencelles avaient commencé à se marcher dessus comme dans un misérable remake de la liste de Schindler, c’était pitoyable et il allait falloir que je reprenne le dessus sur moi-même.

J’ai noyé Ulla, l’ai regardé flotté à la surface de l’eau, puis l’ai viré de ma piscine avant de la fourrer à côté du tas de bois, à la cave. Puis j’ai laissé entrer toutes ces chaudasses sans cervelles.

MHPA

Le jour du saigneur


Avant de commencer, il est utile de préciser que Mike Hammer et M’Zèle Divine ne s’intéressent pas particulièrement au concept de la 3D au cinéma. On pourrait même dire que Mike Hammer et M’Zèle Divine s’en tapent les boulettes de viande Ikéa de la 3D au cinéma.

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Boulettes après consommation

« Tu as l’air à fond dedans toi ! » remarque Mike Hammer de sa voix de tesson de bouteille du dimanche soir  tandis que les pupilles de M’Zèle Divine tourbillonnent en position exorciste, que sa peau se fissure  et que son souffle se suspend aux attaques cracra-nivores de bestioles préhistoriques pas franchement sympathiques.  Oui, effectivement à fond dedans, pas au motif d’un trouillomètre prêt à exploser mais à la limite du plaisir  fantasmatico-gore. Chouette,un bon film récent de série Z en ce jour du saigneur.

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Boulettes avant préparation

A Victoria Lake, des milliers d’étudiants viennent exhiber leurs atouts charmes lors d’un week-end de Pâques festif. Pas de bol : une faille sismique laisse s’échapper des centaines de piranhas enfermés dans les entrailles de la terre depuis la préhistoire et qui, forcément, veulent en découdre. Ces charmantes bestioles ancestrales affichent une faim de loup aux dents pointues  et un appétit féroce pour la chair humaine, fraiche de préférence.

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Viande à boulettes

Alexandre Aja, habitué des remake, après le plutôt réussi La colline a des yeux de Wes Craven, s’en prend cette fois aux Piranhas de Joe Dante. Il n’hésite pas à multiplier les clins d’œil à ses pairs (Les dents de la mer ou Retour vers le futur), à mouliner les clichés du cinéma de genre (couleurs flashy, corps bien achalandés, hémoglobine à gogo, humour potache, mauvais goût assumé), à malmener les chairs offertes sexo-dépendantes,  et à s’offrir au moins une scène d’anthologie façon Brain Dead.

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Hachoir à boulettes

Il sera également utile de préciser l’inutilité d’une comparaison avec l’original de Joe Dante. Mike Hammer et M’Zèle Divine ne l’ont pas vu et s’en cognent les Hot Dog de viande  de chez Ikéa !
*De toute façon, ils n’ont jamais foulé de leurs mignons  petits petons ne serait-ce que le SAS d’entrée d’un magasin Ikéa. 

 

Mzelle  Divine

Mur des lamentations.

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MD